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Glaise (Littérature) Details
Au coeur du Cantal, dans la chaleur d'août 1914, les hommes se résignent à partir se battre, là-bas, loin. Joseph, tout juste quinze ans, doit prendre soin de la ferme familiale avec sa mère, sa grand-mère et Léonard, vieux voisin devenu son ami. Dans la propriété d'à côté, Valette, tenu éloigné de la guerre en raison d'une main atrophiée, ressasse ses rancoeurs et sa rage. Et voilà qu'il doit recueillir la femme de son frère, Hélène, et sa fille Anna, venues se réfugier à la ferme. L'arrivée des deux femmes va bouleverser l'ordre immuable de la vie dans ces montagnes.Roman d'amour et de fureur, Glaise confirme l'immense talent de son auteur à mettre en scène des hommes et des femmes aux prises avec leurs démons et avec les fantômes du passé. Des espaces, des personnages d'une terrible force, l'art de la narration : l'univers, l'écriture, la musique font de Franck Bouysse un raconteur d'histoires dans la plus grande tradition américaine.
Reviews
« La coquille était toujours là pour lui rappeler que la facilité était un leurre, en toute chose, qu'il fallait beaucoup travailler, afin de parvenir à un résultat ne menant pas à la honte. »Aussitôt la première ligne parcourue, je savais que la délectation serait au rendez- vous : « Ce qu'il advint cette nuit là, le ciel seul en décida. ». Et elle le fut. Quel éclat, quelle poésie, dans une écriture ciselée , d'une rare richesse ! L'ouvrage est plus qu'un roman, il est une ode à un lyrisme qui nous éloigne d'un XXI è siècle si peu pourvu. Nous voyageons, hors de notre millénaire, là où il y a un siècle, tant de choses se sont déroulées d' un point de vue géopolitique stratégique et humain. L' auteur nous raconte la guerre 1914 - 18 à travers le prisme de vies de villageois, repliés dans leur hameau. Il nous donne à voir ce dont chacun était capable, à l'aune d'une guerre que tous croyaient de courte durée. Les conscrits et leurs familles faisaient contre mauvaise fortune bon coeur, tant que cette guerre dont ils comprenaient peu les enjeux, ne les touchait pas de près. Jusqu'à ce qu' un proche aimé tombe au champ de bataille. Les événements quotidiens, ponctués des labeurs que requiert la vie paysanne, témoignent de la dureté et des réalités de l'époque. F. Bouysse s'attache à dépeindre les personnages dans toutes leurs vulnérabilités, leurs frustrations, leurs lumières. Les meilleurs côtoient les pires, s'en accommodent ou refusent leur malveillance. « Léonard avait regardé cet homme, tout habillé d'arrogance, d'imbécillité et de suffisance » . Le récit de belle construction , se déroule au rythme d'une vie de campagne, des saisons avec lesquelles chacun ne peut que composer. L'étude de caractères soignée, réaliste, est emplie d'intérêt : . « - Faut avoir confiance dans ceux qui partent, et aussi ceux qui restent... Moi, j'ai confiance. » Grâce à cela, nous sommes transportés auprès de gens attachants ou détestables, de bonne volonté ou malveillants, mais pour le moins touchants par leurs sentiments universels. « Tu sais, y a pas tant de belles choses qui passent à notre portée de vue, pour qu'on se retienne de pas les voir » . L'écrivain réussit avec finesse et grande humanité, à évoquer avec un manichéisme discret , ce que fut cette sale guerre : « C'est pas l'intérêt des officiers de prendre soin de leurs soldats. » L'ouvrage est un authentique objet de littérature. F. Bouysse y sculpte un lyrisme inégalé chez un auteur français, qui nous submerge d' enchantement. A travers d'admirables pages, un travail d'orfèvre éclate à nos yeux : nul doute d'un joyau. Merci Monsieur Bouysse, de tant de beautés ...# A relier pour une pareille quintessence à : « Dorchety » et « Big Man » de William Macilvanney . à " Au revoir là - haut " de Pierre LEMAITRE.
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